Ils rient, se regardent, se relancent, plaisantent, s’apostrophent et s’exaltent.
Ils sont tout simplement ensembles et se laisser aller sans aucune halte.
Tandis que les heures passent et ne font que rendre plus exquise leur ambiance.
Toujours plus de vie se dégage d’eux et de leur naturelle exubérance.
Tant de connivence dans leurs élans parfaitement amicaux mais d’autant plus tactiles.
Des complices qui librement vivent leur appréciation en des gestes naturels et affectueux.
Je les regarde sans échappatoire s’offrir mutuellement leurs instants merveilleux qui défilent.
Tout à leur bonheur ils ont refermé leur cercle sans voir que je ne suis plus avec eux.
Devant mes yeux l’énième scène de compères partageant un moment de délectation.
En dedans la désespérante répétition du sentiment exacerbé d’abandon et d’exclusion.
Je leur hurle intérieurement de m’aimer, de me regarder, de m’accorder leur attention.
Tout en moi n’est plus qu’un cri de détresse parfaitement inaudible à leur exaltation.
Absolue et inévitable ma solitude est lentement revenue et m’a rattrapé.
M’isolant en moi, de la magie de la soirée, elle m’a soustrait.
Ils ne me voient plus et ne sont plus qu’entre eux à être heureux.
Je les voie depuis mon désert affectif, monstrueux, vertigineux.
Je voudrais me soustraire à leurs humeurs exquises.
Mais leur bonheur affiché m’hypnotise.
Je ne peux échapper à cette nouvelle crise.
Avec la folie je suis aux prises.
Je me meurs, je brûle, j’agonise.
Est-ce si fou que d’espérer ne plus être si esseulé.
Il n’en faut pourtant pas tant pour me sauver.
Juste, pour une fois,
Qu’une personne vienne près de moi.
Qu’elle me dise que ma présence compte et sache me le montrer.
Qu’elle me promette qu’elle restera à mes côtés.
Que si je perds le fil elle ne m’abandonnera pas là.
Que ce dont elle a envie c’est de discuter avec moi.
Qu’elle me dise que, même intérieurs, elle a vu mes pleurs.
Qu’elle me chuchote que, même silencieuse, elle a entendu ma douleur.
Qu’elle a besoin que mon sourire se joigne à leurs visages rieurs.
Ultime douceur, que sans moi il leur manque un des leurs.
Et quitte à rêver et à aller dans l’infaisable,
Soyons fou et demandons l’impossible, l’inimaginable.
Qu’elle me prenne dans ses bras affectueusement pour me dire que je ne suis plus seul.
Qu’elle me console et fasse enfin taire cette douleur intérieure qui m’étreint comme un linceul.